Qu’est devenu le 
                        EXW loaded ? Les Incoterms 2000 font interdiction d’utiliser 
                        les variantes. La conséquence de cet «intégrisme» 
                        est qu’acheteur et vendeur devront ajouter un libellé 
                        explicite à cet effet dans le contrat de vente. 
                        En effet, bien souvent, le vendeur subit la pression de 
                        son client. Ce dernier impose à son fournisseur 
                        d’être «responsable du chargement, de 
                        ses coûts et de ses risques». Il exige souvent 
                        que, pour le même prix, ses marchandises soient 
                        chargées par son vendeur, dans l’usine du 
                        vendeur, par les salariés et les moyens techniques 
                        du vendeur. 
                        Qu’est devenu le EXW Cleared ? Les Incoterms 2000 
                        suppriment également la faculté laissée 
                        aux parties de faire accomplir les formalités de 
                        douane au départ, par le vendeur. 
                        Dorénavant, les vendeurs bénéficiant 
                        d’une procédure de dédouanement à 
                        domicile ne pourront plus utiliser cette procédure. 
                        L’acheteur devra prévoir un régime 
                        de transit jusqu’au CRD le plus proche, où, 
                        cette fois-ci, il effectuera sa douane export. 
                        En EXW, le vendeur n’est pas l’exportateur 
                        Peu d'"exportateurs" savent qu'en vendant EXW, 
                        ils ne sont pas l'exportateur !  
                        En effet, comme la douane export doit être obligatoirement 
                        effectuée par l'acheteur, aux yeux des Douanes, 
                        le vendeur n'est pas considéré comme exportateur, 
                        son nom ne figurant pas comme exportateur sur le document 
                        de douane export (EX).  
                        Le commissionnaire agréé en douanes de l'acheteur, 
                        que celui-ci a chargé des formalités d'exportation, 
                        ne connaît théoriquement pas le vendeur.  
                        En réalité, l'acheteur étranger n'étant 
                        pas, le plus souvent, identifié en France, c'est 
                        le vendeur que le transitaire portera, sur base de la 
                        facture export, dans la case Exportateur du document douanier. 
                        (probablement sans même demander son autorisation 
                        au vendeur). 
                        Cependant, même dans ce cas, c'est l'acheteur qui 
                        recevra la copie "Exportateur" du document douanier, 
                        puisqu'il est le donneur d'ordre du transitaire (et donc 
                        destinataire de la facture d'honoraires à laquelle 
                        ce document sera joint).  
                        Sans ce document le vendeur n'a pas le moyen de justifier 
                        la vente hors TVA. En cas de contrôle, il sera redressé 
                        pour cette facture hors TVA injustifiée. 
                        S'il exporte des produits bénéficiant de 
                        subventions agricoles à l'exportation (PAC), sans 
                        cette copie "Exportateur", il ne pourra pas 
                        encaisser les restitutions. 
                        Solution : 
                        Il faut demander, au moment de la conclusion du contrat 
                        (et, si possible, dès la pro-forma), à l'acheteur 
                        que son transitaire indique le vendeur comme exportateur 
                        et que la copie "Exportateur" lui soit remise.  
                        Si cela n’a pas été prévu à 
                        l'avance, évidemment, l'acheteur peut, à 
                        condition qu'on le lui demande, remettre cette copie "Exportateur" 
                        au vendeur, mais il peut avoir des raisons pour le refuser 
                        (par exemple ne pas divulguer le pays de destination). 
                        Si la vente est intracommunautaire, la situation du vendeur EXW est encore moins confortable. La "maîtrise du flux transfrontalier", condition de la vente hors TVA (l'autre condition étant l'indication du numéro - dûment vérifié (par exemple sur le site : http://europa.eu.it/comm/taxation_customs/vies/fr/vieshome.htm) - d'identification intracommunautaire de l'acheteur), est inexistante pour le vendeur. Comment prouver que la marchandise vendue EXW a effectivement quitté la France si on ne maîtrise par le transport une fois passée la porte de l'usine ? On sait bien que l'immatriculation du camion envoyé par l'acheteur ne prouve rien. Un camion allemand a le droit de charger à Marseille pour livrer ailleurs en France.  
                         
                        QUELS FRAIS, QUELS RISQUES ? 
                         
                        En EXW l'acheteur supporte "tous les risques de perte 
                        ou de dommage" à partir du moment où 
                        la marchandise lui a été livrée non 
                        chargée au lieu convenu (généralement 
                        le quai de livraison). 
                        Quelles pertes, quels frais? Quels dommages, quels risques? 
                        On pense évidemment à une avarie au moment 
                        du chargement. C'est la source la plus fréquente 
                        de litiges dans le cas EXW, lorsque le vendeur charge 
                        la marchandise avec son personnel, ses chariots à 
                        fourches. 
                        La théorie du mandat (le vendeur devient le préposé 
                        de l'acheteur pour cette manutention) doit pouvoir être 
                        prouvée (par un écrit). Dans ce cas, le 
                        vendeur n'est responsable que de ses fautes propres (par 
                        exemple, manutentionnaire non qualifié, matériel 
                        défaillant). 
                        Par contre, on pense moins souvent aux frais. On se dit 
                        que le personnel est payé et que le matériel 
                        de manutention est disponible. Mais ce ne sont pas les 
                        seuls frais. 
                        
                        
                        En cas de retard subi par le transporteur en raison d'un chargement trop lent par le vendeur, l'acheteur se verra réclamer des surestaries ou l'immobilisation du camion, voire la nuitée du chauffeur. Il serait en droit d'en réclamer le remboursement au vendeur.  
                        On oublie tout aussi souvent des frais, comme les assurances 
                        (les polices peuvent prévoir que seules les marchandises 
                        "propriété" de l'assuré 
                        sont couvertes, le métier du vendeur n'étant 
                        pas le magasinage / gardiennage des marchandises de son 
                        acheteur), les surestaries (attentes) de camions, etc. 
                        Imaginons que A (un Français) vende EXW à 
                        B (un Australien) des machines textiles représentant 
                        6 conteneurs de 40'. Évidemment, A ne peut pas 
                        refuser à B le chargement (sans augmentation du 
                        prix) des conteneurs que B va faire positionner chez A. 
                        Comment B pourrait-il organiser depuis l'Australie la 
                        manutention (empotage, calage, etc.) dans la cour de l'usine 
                        de A ? 
                        Les conteneurs se présentent aux horaires convenus 
                        entre A et le transitaire en France de B. Pour des raisons 
                        quelconques, les opérations traînent et quatre 
                        conteneurs ne sont empotés que le lendemain, entraînant 
                        des surestaries (dépassement des franchises) pour 
                        la nuit passée sur place par les chauffeurs et 
                        les camions. 
                        Au prétexte que A a accepté de supporter, 
                        à la place de B, les "risques de perte et 
                        dommage" que l'incoterm mettait normalement à 
                        la charge de B, c'est A qui a dû indemniser le transitaire 
                        de B. 
                        Pour avoir voulu rendre service à son client australien... | 
                      
                          
                            | La douane considère qu’en l’absence 
                              de mention de l’Incoterm sur les documents commerciaux 
                              (factures…), c’est l’Incoterm EXW qui s’applique | 
                           
                          
                            |   | 
                           
                          
                            On considère qu'en l'absence de mention de l'Incoterm sur les documents commerciaux (factures...), c'est l'Incoterm EXW qui s'applique. 
                              Voir les conditions générales de vente in "Modèles de contrat de vente internationale" publiés par l'ICC ; la position de la Douane est identique. | 
                           
                          
                            |   | 
                           
                          
                            QUEL EMBALLAGE PRÉVOIR ?  
                              Les 
                              incoterms 2000 prévoient que le vendeur doit mettre 
                              les marchandises à la disposition de l'acheteur 
                              "conformément au contrat de vente". Tant mieux si 
                              ce point est clairement fixé. Hélas, dans la majorité 
                              des cas, l'emballage n'est pas décrit dans le contrat 
                              de vente. Dans ce cas, l'acheteur doit livrer les 
                              marchandises emballées selon la façon habituelle, 
                              mais en fonction du transport envisageable. Ainsi 
                              on n'emballera pas de la même façon des marchandises 
                              destinées à un acheteur allemand et celles pour 
                              un acheteur camerounais ! Mais il appartient au 
                              vendeur de préciser l'éventuel surcoût. Dès la pro-forma, 
                              une ligne "emballage maritime" permettra de montrer 
                              le professionnalisme de l'offre. Un exemple des 
                              limites à la notion de "transport envisageable" 
                              : un acheteur de Hambourg envoie un conteneur maritime 
                              de l'armement DAL (Deutsche Afrika Linie) pour une 
                              marchandise achetée EXW. Le vendeur peut être surpris 
                              de voir arriver un conteneur en lieu et place d’un 
                              camion, moyen de transport envisageable pour l’Allemagne 
                              En fait, le client est une société de négoce qui 
                              a revendu les marchandises vers un pays tropical 
                              lointain… Le vendeur, même en EXW, risque d'engager 
                              sa responsabilité (responsabilité juridique peut-être, 
                              responsabilité commerciale certainement) s'il laissait 
                              charger les marchandises, simplement emballées pour 
                              un transport routier européen, alors qu'un emballage 
                              maritime, voire spécial (pex. étanche, avec du dessiccant) 
                              est nécessaire… EXW n'est pas déresponsabilisation 
                              totale du vendeur, qui devra, en toute circonstance, 
                              "agir en bon père de famille". Mais, le simple bon 
                              sens, le souci de satisfaire et garder le client 
                              ne dictent-ils pas de telles attitudes ? | 
                           
                          
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